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Topinambour en barigoule

vendredi 25 novembre 2016, par Robert Vigneau

Voici comment je me suis réconcilié avec ce cauchemar des famines de mon enfance : en le barigoulisant !

On l’appelle aussi truffe du Canada ou artichaut de Jérusalem… Le topinambour possède en effet un charme voisin de celui de l’exquis artichaut : il se prête (se pète ?) dès l’automne fort savoureusement à cette version de ma barigoule printanière.

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Il vous faudra

• 10 minutes de préparation et 20 minutes de cuisson en autocuiseur, et aussi pour 4 personnes :

• une livre de topinambours coupés en dés,

• une carotte émincée en brunoise,

• un gros oignon émincé en brunoise,

• deux gousses d’ail en brunoise,

• trois cuillerées à soupe d’huile d’olive,

• des lardons (nature ou fumés, selon votre goût) 100 grammes,

• deux cuillerées à soupe de persil haché,

• une cuillerée à café de thym,

• poivre, cari (masala) de Madras, de préférence (c’est ma touche),

• un verre de vin blanc sec.

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Action !

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• Préparez chacun des ingrédients avant de vous lancer à les cuire :

- Tout d’abord, émincez séparément l’oignon, la carotte, l’ail et le persil.

- Ensuite, épluchez les topinambours et coupez les en dés agréables..

• Dans l’autocuiseur, faites tout d’abord revenir l’oignon et la carotte dans l’huile d’olive chaude. Ajoutez ensuite les lardons que les puristes font blanchir auparavant.

• Étalez ensuite les topinambours sur lesquels vous répandez le thym, l’ail, le persil, pas de sel car il y a déjà les lardons mais du poivre et aussi mon incontournable pincée de cari.

• Couvrez, laissez doucement prendre la cuisson pendant cinq minutes avant d’ajouter le verre de vin blanc.

• Fermez alors l’autocuiseur et laissez-le chuchoter une dizaine de minutes.

• C’est cuit ? Servez alors dans un joli confiturier.

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Ce plat si facile à réaliser se présentera en tralala avec quelques olives noires, un bourgeon de persil, etc.

Une fois cuit, un reste de topinambour se gâte au réfrigérateur mais congelé ce plat se conserve fort bien et se réchauffera facilement. Comme l’artichaut, je le recommande aux intestins paresseux…

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Hiver 41, à Nice, ville affamée. Le docteur passe à la maison. Il regarde nos yeux d’enfants, tire sur nos paupières, constate les cernes violets qui auréolent nos regards.

- Que leur donnez-vous à manger ? demande-t-il à ma mère.

- Ce que je trouve, docteur. Rutabagas, topinambours… 

- Des topinambours ? Vous les empoisonnez à petit feu, vos petits : ça contient de l’arsenic !

Maman ne répond pas. Je vois deux larmes, deux grosses larmes, rouler lentement sur ses joues. Quand les larmes arrivent près des lèvres, elle articule :

- Mais c’est tout ce que je trouve, docteur !

- Malheureuse !

Le topinambour a disparu des étals pendant quatre décennies. En vérité, il ne contient aucun arsenic mais de l’inuline, savoureuse et inoffensive ; comme beaucoup d’affamés citadins de ma génération j’ai dû abandonner mes enfantines réticences pour me réconcilier avec cette racine qui fit pleurer maman ! A sa mémoire, le soleil vivace du logo : des fleurs du topinambour.

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