Nostalgie 2 : il

IL… Ce titre était mal ciblé ; imprimé, ça faisait chiffres romains et on comprenait mal que je désirais ici prolonger la fameuse assertion rimbaldienne : « je est un autre ». C’est à dire que je (sujet) devient il (ou lui, objet). Aussi bref, j’aurais dû titrer LUI, plus clair.

Je/il… Rien de littéraire pourtant dans cette dichotomie. Elle fut vraiment éprouvée.

Je me sentais alors vraiment déchiré de moi : la plupart de ces pages décrivent un être incertain de son identité - à l’occasion de deux tournants assez convenus de cet âge : l’exil professionnel qui avait déporté le provençal en Flandres et le jeûne du rebelle objecteur de conscience, option alors réprimée.
Un troisième mouvement exprime, comme une moralité de fable, les déménagements intérieurs de ces virages.

En filigrane, aussi, les émotions d’amour de cet âge absolu !

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Révéler ces pages me laisse aujourd’hui songeur : en un demi-siècle, je ne reconnais plus le monde d’autrefois ; il s’est rapproché, accéléré, amélioré… et finalement étendu, mon cœur, à l’empan du globe.

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