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L’endive de Lucienne… 

dimanche 18 février 2018, par Robert Vigneau


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Ce dimanche, poursuivons en poésie cette célébration de l’endive, légume qui nous occupe depuis trois vendredis !

Savez-vous comment on l’obtient ? Dans l’obscurité : les racines de chicorée, décapitées de leurs feuilles vertes sont mises à forcer en cave et fournissent en quelques jours le bourgeon blanc qu’on nomme chicon (belgicisme) ou endive.

Lisez la présentation technique de la culture de l’endive dans cet article de Wikipédia et écoutez-vous dire ensuite le poème où Lucienne Desnoues donne parole à l’endive :

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Au profond de ma cave, exsangue, oblongue et triste,

Je me souviens toujours que la lumière existe

Et sens obscurément tressaillir dans mon cœur

Le germe moribond d’une impossible fleur.

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Sait-elle son bonheur, la chicorée sauvage

Celle qui, dans la friche ou sur le pâturage,

Peut, un matin d’été plein d’azur et de miel,

Enfanter sa fleur bleue et la montrer au ciel ?

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Ces deux présentations de l’endive me ravissent. Comparons-les ! L’une m’entraîne vers la connaissance, l’autre vers l’émotion. Je n’aurais probablement pas entendu le poème si j’avais ignoré la notice technique.

Exacte et inspirée, l’immense Lucienne Desnoues nous rend sensible l’envol et l’effusion caractéristiques de la démarche poétique en confrontation avec l’usage du monde… 


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