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TOUJOURS L’AMOUR
dimanche 22 décembre 2013, par
NAIGRERIES a été publié à compte d’auteur à Dharwar (Inde) où nous vivions. Dans cette ville reculée du Karnataka, l’imprimeur ne possédait qu’une imprécise casse anglaise de lettres en plomb… Anglaise donc sans les accents et autres signes qui font la singularité du fançais. D’où l’idée, par exemple, de composer certaines pages du recueil en majuscules.
Cela convenait à un recueil qui se voulait grinçant, révolté par les orthographes - entre autres contraintes de sociétés ouvertement ou subtilement ségrégationnistes. Nous découvrions l’Asie brune aux perspectives sociales et culturelles qui échappaient aux critères occidentaux, alors jugés universels…
Dans les années 70, le monde basculait-il ? Difficile maintenant d’imaginer ce temps crispé d’avant la mondialisation informatique ! Ces poèmes où je me prétends Africain exilé de sa brousse pour faire poinçonneur du métro, exprimaient-ils ma rage d’alors ? Cette envie de tout casser !
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pour Marie-Hélène
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Je voudrais être blanc,je voudrais être nègrepour rêver en couleurdes envols goélands,oh ! je voudrais renaitreau bout de l’an, de l’heurepour vivre an noir et blanc..Pour vivre, vivre, vivre,Justine ouvre tes brasl’un de craie l’autre d’ombreci-fournaise ci-givreet tes etcétéraoù se blottir très contre.Je m’encannnibalivre….Oh ! je voudrais danser,oui : danser immobileet mordre la musiqueaux douceurs cannibales,caresser les couleurs :je voudrais dormir nègreet je voudrais mourir.
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NAIGRERIES, Dharwar, (Ravindra Press, 1973), Toujours l’amour, p. 65- 67
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Ci-clos le recueil Naigreries…
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